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Les rondes des obstinés 12...
Par andree.wizem dans Andrée Wizem, engagée dans la vie comme en poésie... le 20 Septembre 2012 à 15:15...c'est fou comme on pourrait s'habituer
au rétrécissement de la démocratie
dans l'imbroglio des textes...
voilà deux rappels...
http://www.ldh-france.org/Base-eleves-le-gouvernement
http://www.ldh-france.org/Proposition-de-loi-sur-les
avec cette question...
quel poème écrire qui soit une interpellation
transformatrice sans être une harangue...
cela me renvoie à une allocution de
mahmoud darwich ...
http://mahmoud-darwich.chez-alice.fr/discours/ramallah.html
...et si les fleurs d'amandiers
avaient un secret plus mobilisateur
de la part d'humanité
( qui résiste peut être en nous...)
que les symboles éculés brandis
le poing fermé...
au moment d'écrire ces lignes
je me demande de quoi amender le terreau
pour éviter que les idées liberticides
n'aient force de loi...
en apparté et pour bien vous aider
à visualiser les méandres de mes pensées...
bien qu'elle soit une femme de belle apparence
je considererais
comme un recul supplémentaire de civilisation
que marine le pen soit un jour
présidente de la république...
heureusement
tout cela n'est que de la politique fiction
et la poétesse-pouet-pouet que je suis
ferait bien mieux de conter fleurette...
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quelle est ma couleur
je crois que je m'appelle edwige
je suis née dans les marécages de ma mémoire
dans l'humidité des ciels d'aurore ou de crépuscule
depuis je m'appelle edwige
je suis née dans le plancton et la vase
entre les pattes et les becs des flamants
les larves d'insectes ont murmuré
que je m'appelle edwige
j'ai baigné dans les nuées rose magenta
le berceau me destinait à la danse
ma robe d'enfant avait des allures de tutu
les oiseaux m'invitaient aux premiers pas chassés
ils levaient haut leurs pattes et imitaient l'envol
pas d'éléphant ou de panthère roses
mais au détour des forêts des yeux effarouchés
des cerfs des lièvres et des choucas aux aguets
dans la cendre des bois et les terres sanguines
je m'appelais edwige
je regardais l'extrémité de mes membres
radiographie d'une chrysalide dans l'espace vide
entre les mains tendues et les pieds déchaussés
les essais d'écriture comme des loopings ratés
la prise d'élan au ras du sol des oiseaux trop lourds
fragilité du squelette rigidité du corps
je m'appelais edwige
je ne sais plus de quel oeuf je suis née
je veux bien être edwige
je peux prendre un masque de tigre ou d'aigle
je peux observer les flamants dans d'autres marécages
je peux voler des photos pour chercher des modèles
voir le regard d'un autre pour me trouver moi même
je peux arracher des pages écrites à la plume
lire les rêves d'apothicaires ou de frères mongolfier
la rédaction hésitante à l'encre d'imprimerie
assombrir des visages révéler des images
je peux redevenir edwige
princesse du damier comme alice d'un nouveau conte
entres les figures violines et la forêt des mots
je peux être edwige
pas de silhouette pesante aux marches d'escalier
pas de corps voûté issu du quatre pattes
pas d'autre que moi dans mon ici et maintenant
que le rose sanguin qui transpire et ruisselle
que les plumes des oiseaux mouillées par la rosée
qu'une ballerine en pied des papillons légers
les yeux surpris des cerfs des choucas des lièvres
que les rugissements des fauves aux marécages
le ballet impatient des flamants roses
chorégraphie calligraphiée de mon identité
je m'appelle edwige
le magenta est ma couleur
andrée wizem
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