• Les rondes des obstinés 12...

    ...c'est fou comme on pourrait s'habituer
    au rétrécissement de la démocratie
    dans l'imbroglio des textes...

    voilà deux rappels...

    http://www.ldh-france.org/Base-eleves-le-gouvernement

    http://www.ldh-france.org/Proposition-de-loi-sur-les

    avec cette question...
    quel poème écrire qui soit une interpellation
    transformatrice sans être une harangue...

    cela me renvoie à une allocution de
    mahmoud darwich ...
    http://mahmoud-darwich.chez-alice.fr/discours/ramallah.html
    ...et si les fleurs d'amandiers
    avaient un secret plus mobilisateur
    de la part d'humanité
    ( qui résiste peut être en nous...)
    que les symboles éculés brandis
    le poing fermé...

    au moment d'écrire ces lignes
    je me demande de quoi amender le terreau
    pour éviter que
    les idées liberticides
    n'aient force de loi...


    en apparté et pour bien vous aider
    à visualiser les méandres de mes pensées...
    bien qu'elle soit une femme de belle apparence
    je considererais
    comme un recul supplémentaire de civilisation
    que marine le pen soit un jour
     présidente de la république...
    heureusement
    tout cela n'est que de la politique fiction
    et la poétesse-pouet-pouet que je suis
    ferait bien mieux de conter fleurette...


    .........................................................................................

    quelle est ma couleur

    je crois que je m'appelle edwige
    je suis née dans les marécages de ma mémoire
    dans l'humidité des ciels d'aurore ou de crépuscule
    depuis je m'appelle edwige
    je suis née dans le plancton et la vase
    entre les pattes et les becs des flamants
    les larves d'insectes ont murmuré
    que je m'appelle edwige
    j'ai baigné dans les nuées rose magenta
    le berceau me destinait à la danse
    ma robe d'enfant avait des allures de tutu
     les oiseaux m'invitaient aux premiers pas chassés
    ils levaient haut leurs pattes et imitaient l'envol

    pas d'éléphant ou de panthère roses
    mais au détour des forêts des yeux effarouchés
    des cerfs des lièvres et des choucas aux aguets
    dans la cendre des bois et les terres sanguines
    je m'appelais edwige
    je regardais l'extrémité de mes membres
    radiographie d'une chrysalide dans l'espace vide
    entre les mains tendues et les pieds déchaussés
    les essais d'écriture comme des loopings ratés
    la prise d'élan au ras du sol des oiseaux trop lourds
    fragilité du squelette rigidité du corps
    je m'appelais edwige
    je ne sais plus de quel oeuf je suis née

    je veux bien être edwige
    je peux prendre un masque de tigre ou d'aigle
    je peux observer les flamants dans d'autres marécages
    je peux voler des photos pour chercher des modèles
    voir le regard d'un autre pour me trouver moi même
    je peux arracher des pages écrites à la plume
    lire les rêves d'apothicaires ou de frères mongolfier
    la rédaction hésitante à l'encre d'imprimerie
    assombrir des visages révéler des images
    je peux redevenir edwige
    princesse du damier comme alice d'un nouveau conte
    entres les figures violines et la forêt des mots

    je peux être edwige
    pas de silhouette pesante aux marches d'escalier
    pas de corps voûté issu du quatre pattes
    pas d'autre que moi dans mon ici et maintenant
    que le rose sanguin qui transpire et ruisselle
    que les plumes des oiseaux mouillées par la rosée
    qu'une ballerine en pied des papillons légers
     les yeux surpris des cerfs des choucas des lièvres
    que les rugissements des fauves aux marécages
    le ballet impatient des flamants roses
    chorégraphie calligraphiée de mon identité
    je m'appelle edwige
    le magenta est ma couleur

    andrée wizem

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