• Les rondes des obstinés 4...

    http://www.educationsansfrontieres.org/article12986.html
    (...clic...)

    http://www.educationsansfrontieres.org/article17170.html
    (...clic...)

    texte du slameur julien delmaire
    "sans papiers"
    http://www.youtube.com/watch?v=V-ij69G6TGw
    (...clic...)


    d'une ronde à l'autre...

    ...................................

    voir aussi le site de l'ASTI

    et cette annonce...
    la mjc mandela de valence et l'ASTIValence
    se réunissent
     pour une soirée artistique
    "état d'urgence: sans papiers
    où en sommes nous..."
    point fait par l'ASTIV suivi de
    paroles d'exil mises en représentation...
     textes de l'atelier d'écriture des femmes...
    textes de slameurs et slameuses
    dits par andrée wizem...
    échanges...

    vendredi 17 avril 2009
    20h
    salle mandela
    25 rue charles gounod
    26000 valence
    04.75.55.37.96
    ...................................

    ...ayant pris connaissance

    du texte que j'ai publié précedemment

    "poètes à vos papiers"...

    et s'associant à l'initiative de solidarité

    Faustine a écrit le texte suivant en écho...

    texte qui est encore en cours d'écriture...

     

    andrée w.

    .............


    Un poème par jour pour les « sans papiers »,


    Bien qu’il soit difficile d’écrire sans laisser libre court

    A la colère, à l’indignation, à l’angoisse

    De ce que l’on pourrait qualifier

    De crime contre l’Humanité,

    De non assistance à personne en danger.

    Parce qu’un « sans papiers »

    Est un être en danger de mourir de faim,

    Parce que si un être Humain

    Choisit la voie de l’exil

    Ce n’est jamais de gaîté de cœur ;

    On ne laisse pas sa famille derrière soi

    De gaîté de cœur,

    on ne devient pas clandestin

    De gaîté de cœur,

    On ne vit pas le quotidien la peur aux tripes

    De gaîté de cœur,

    On ne vit pas le statut d’indésirable, de rejeté,

    De gaîté de cœur,

    On ne choisit pas de se jeter par la fenêtre

    De gaîté de cœur.

    Ce monde d’aujourd’hui,

    La cruauté dont font preuve les politiques et l’administration,

    Peuvent pousser à l’envie d’en finir

    Pour ne plus avoir à assister, impuissant, sidéré

    A l’agonie de ceux que ce monde et ses dirigeants

    Ne veulent pas accueillir, aider.

    Aminata peut bien mourir de faim

    Ils n’en ont cure.

    Ce qui compte à leurs yeux sans âme, sans cœur,

    C’est qu’elle soit rejetée, expulsée

    Hors de toutes  frontières occidentales

    Et tous les prétextes leurs sont bons :

    Elle n’est pas en règle (au nom de quoi ? En vertu de quoi ?),

    Elle n’a pas de « papiers »,

    Elle est clandestine (encore une fois, au nom de quoi ? En vertu de quoi ?)

    Ils feront semblant d’ignorer qu’Aminata

    Est un Humain qui a le droit

    De pouvoir manger,

    Avoir un toit au-dessus de sa tête,

    De vivre en sécurité,

    Et pas un vulgaire bout de torchon sale, irrécupérable,

    Tout juste bon pour la poubelle

    De ce monde occidental

    En perte de vitesse,

    Déshumanisé,

    Cruel

    Aminata, Aminata

    Toi dont l’on ne veut pas

    Toi ma sœur d’élection

    Toi ma sœur d’adoption

    Aminata, Aminata

    Toi dont le peuple avant-hier

    Servait de monnaie de change,

    Toi dont les ancêtres ont été asservis,

    Traités comme des bêtes, vendus,

    Toi spoliée de ta terre

    Toi dont la patrie a été laissée exsangue

    Par toutes les malveillances imaginées

    Par des cerveaux malades de profits,

    Aminata, Aminata

    Toi à qui l’on a fait appel hier

    Pour venir travailler ici ;

    Tu as passé ta vie dans dix mètres carrés

    Sous les toits, au septième étage sans ascenseur

    Avec pour toute commodité,

    Les toilettes sur le palier ou

    Parquée avec tes enfants dans une cité HLM

    Dépourvue de verdure,

    Avec en guise d’horizon

    Des rectangles de béton,

    Ta peau est d’ébène

    Ou ta religion l’islam ;

    On ne te traite pas comme une Dame

    On te soupçonnerait plutôt

    D’être une terroriste dans l’âme

    Aminata, Aminata

    Sache qu’aujourd’hui,

    Ils ne veulent pas de toi,

    Que tu les gênes

    Serait-ce l’expression de la honte

    De ce qu’ils t’ont infligé avant-hier, là-bas

    Et hier ici ?

    Aminata, Aminata

    Toi dont l’on ne veut pas

    Toi ma sœur d’élection

    Toi ma sœur d’adoption

    Aminata, Aminata

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    T’inventer des ailes que tu déploierais

    Pour t’élever au-dessus des frontières inventées,

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    Te montrer des sources d’eau claire,

    Des galets ronds de douceur,

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    Me baigner en ta compagnie

    Dans les rivières d’eau fraîche et calmante,

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    Goûter avec toi les baies

    Et les herbes nourricières

    Offertes gracieusement par Mère Nature,

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    Avec toi nager au milieu des dauphins,

    Des poissons multicolores et bienveillants

    Aminata, Aminata

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    Que l’on te regarde différemment,

    T’écrire des poèmes de recommencement,

    Où je te dirais toutes les beautés

    De ce monde cruel,

    Où je te dirais que quand on te fait mal

    On me fait mal,

    Où je glorifierais

    Ta force, ton courage,

    Ta foi en l’espérance,

    Depuis des décennies,

    D’un Humain qui te dirait :

    « Viens, entre Aminata, tu es la bienvenue.

    Si tu as faim Aminata, mange,

    Si tu as soif Aminata, bois »,

    Je voudrais tous les jours

    Et toutes les nuits

    Ecrire des chansons pour toi

    Qui seraient des hymnes à la tolérance

    Qui couleraient comme un baume en toi

    Pour te laver de toutes les humiliations,

    Pour te laver de toutes tes misères,

    Pour te laver de toutes tes douleurs

    Et que nous reprendrions en cœur.

    Mais, hélas, ma plume est asséchée

    Comme un marigot dans les contrées

    Où sévit la sécheresse que tu as quittée,

    Par toutes les horreurs

    Dont je suis tous les jours

    Et toutes les nuits

    Le témoin impuissant, sidéré

    Aminata, Aminata

    Toi dont l’on ne veut pas

    Toi ma sœur d’élection

    Toi ma sœur d’adoption


    Faustine – avril 2009

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